Accueil

Dans sa chambre, éclairée tel un palais des temps ancestraux où rois et princesses ne se comptaient plus et ignorant des péripéties des insolites lumières de son village, Pierre se leva d’un bond furieux de son confortable fauteuil aux couleurs criardes, aux lignes souples et modernes. Le jeune garçon tremblait d’une colère à peine contenue. Non, non et non ! Il n’écrabouillera pas d’un seul coup d’un seul la commande de sa toute nouvelle console de jeux vidéo.

Pour expliquer sa saute d’humeur, c’était la cinquième partie de la soirée qu’il perdait. La cinquième partie où après avoir récupéré la totalité des pièces rouges du premier niveau, le héros du jeu se faisait avoir lors de la descente du toboggan infernal. Et en plus il perdait contre « Humbkle » son pire concurrent. Humbkle, moche tortue mécanique qui ressemblait bien plus à une grosse armoire électrique qu’à une véritable tortue. Il devait alors céder à cette pas belle bestiole, quatorze pièces ! Quatorze ! Pas une de plus, pas une de moins ! Cette pénalité lui interdisait d’acheter au « Croc-mogol », la clé permettant d’accéder au niveau supérieur du jeu. De plus, pour enfoncer le clou, à chaque défaite la bébête se payait sa tête en gros plan sur l’écran.

Un mois ! Un mois d’entraînement ! Un mois de tentatives acharnées et de crampes dans les doigts… Tout ça pour quoi ?… Pour se faire battre d’à peine deux petites secondes.

Ceci dit, il avait bien fait de retenir sa main vengeresse. Cette a b s o l u m e n t géniale console, il l’avait tellement espérée, tellement attendue et surtout tellement méritée par ses très bons résultats scolaires qu’il aurait été vraiment, mais alors vraiment dommage de l’abîmer sur un simple accès de mauvaise humeur.

— J’ai appuyé à droite, à d r o i t e u u u !… Pourquoi il a pas tourné ?

Du haut de ses treize ans tout proches, Pierre tapa du pied en lançant des regards furibonds à droite, à gauche. Il prit pour témoins de sa malchance les différents meubles et objets qui encombraient sa chambre…

— Ma chambre… murmura-t-il pendant que son regard devenu songeur parcourait lentement la pièce.

Une très jolie chambre à vrai dire. SA ! très jolie chambre. Claire, spacieuse, aménagée selon ses désirs. Rien de tout ce dont rêvait un garçon de son âge n’y manquait. Les murs tapissés de couleurs jeunes et gaies, le sol recouvert d’une moquette épaisse et moelleuse à point donnaient à cette grande pièce carrée une atmosphère de confort et de tranquillité rassurante. Le regard de Pierre poursuivit son tour d’inspection et se posa avec un certain éclat sur son télescope électronique. Bien campé sur un trépied de métal gris, l’ingénieux appareil lui avait été offert par ses parents pour son anniversaire de l’année dernière.

Toutes lumières éteintes et chaque fois que la météo le permettait, Pierre appuyait un œil avide sur l’objectif de l’engin. C’était avec une bouche béate de ravissement qu’il passait de longs moments à observer la multitude d’étoiles parsemant la voûte céleste. Nul besoin de manuel ou de grandes cartes du ciel pour y reconnaître ses découvertes, non, non ! Lui, il voulait juste rêver, c’est tout.

Et pour rêver, il ne s’en privait pas ! Comme la plupart des garçons de son âge, il s’évadait dans d’incroyables aventures spatiales fourmillantes de menaçants vaisseaux intersidéraux. Effrayantes mécaniques d’invasion pilotées par des créatures extra-terrestres aussi hideuses que malfaisantes, qui comme de bien entendu voulaient la mort de notre espèce et la destruction de notre bonne et chère vieille terre. Mais ! Attention braves gens ! Le commandant Pierre Coudray, avec un courage hors du commun et seulement aidé par une poignée de commandos, arrivait à sauver in extremis l’humanité tout entière. Rien de moins. Ensuite, rougissant jusqu’aux oreilles, il recevait les vibrants hourras d’une immense foule venue acclamer son sauveur. Étourdi par ses exploits, Pierre regagnait alors son lit pour y terminer ses rêves merveilleux.

Lit plutôt sympa d’ailleurs qui formait avec son bureau un savant assemblage de gros tubes rouge vif. Son bureau, où il rangeait ses affaires d’école, était harmonieusement imbriqué juste en dessous du lit auquel une échelle, également en tube écarlate, permettait de grimper.

La partie du mur entre ce refuge et la porte d’entrée de sa chambre était masquée par une étagère bondée de livres. On y devinait une multitude de bouquins d’aventure, une série d’ouvrages de documentation, tout plein de magazines et enfin sa collection de bandes dessinées.

Après la porte de sa chambre, un autre bureau qui lui supportait, en plus de la fameuse console de jeux, la masse imposante de son matériel informatique.

Le « GAME OVER ! » tant redouté y clignotait inlassablement.

Côté opposé à son lit bureau, trônait sa chaîne hi-fi, deux fois cinquante watts. Au-dessus, une autre étagère supportait tant bien que mal l’ensemble de ses CD. Et enfin, un gros coffre en bois débordant de jouets eux-mêmes blotti contre une armoire occupant le dernier coin de la pièce. C’est justement dans le miroir fixé sur la porte entrouverte de la penderie que Pierre aperçut son reflet.

Sa mine encore boudeuse d’avoir perdu la partie le fit sourire puis éclater d’un grand rire frais. Ses yeux pétillaient de malice et leur bleu azur contrastait agréablement avec le noir profond de ses cheveux indomptables. Il avait tout essayé pour aplatir une bonne fois pour toutes ces boucles folles. Même, sur le conseil donné par un camarade, un beau matin, à la première heure, il fallut qu’il mouille abondamment ses cheveux puis qu’il enfile un gros bonnet de laine bien serré. Condition première pour la réussite de l’opération, garder impérativement le moche bonnet toute la journée. On était en plein mois d’août. Soutenu par son conseiller en soins capillaires, Pierre tint le coup malgré l’accablante chaleur qui dura jusqu’à la nuit tombante, instant fatidique où l’on allait enfin pouvoir constater l’efficacité de la méthode.

En présence de son ami, gonflé d’espoir et armé d’un sourire volontairement optimiste, Pierre retira d’un coup sec son couvre-chef. Le regard confiant de son coiffeur d’occasion se transforma en une moue dubitative, les bouclettes se redressaient dans un bel ensemble et dans tous les sens, à revoir !

Pierre haussa les épaules et tira la langue au double du miroir qui en fit de même.

— Satanées touffes de poils !

Après quelques secondes d’indécision, il finit par se rasseoir devant sa console de jeux. Il lui avait déjà tout pardonné.

— Pierre !… Pierre ?…

Sa mère l’appelait du rez-de-chaussée.

— Oui m’man ! Qu’est-ce qu’il y a ?

— Viens vite mon chou ! Ton père et moi avons à te parler…

— J’arrive maman !

— Dépêche-toi s’il te plaît !

Un dernier regard plein de promesses vers son écran et Pierre dévala les marches quatre à quatre. Dès qu’il eût rejoint sa mère en bas de l’escalier, il ne résista pas à lui plaquer un gros baiser sur chaque joue.

— Eh bien… demanda-t-elle légèrement surprise. Qu’est-ce qui me fait mériter cette avalanche de bisous ?

— Rien m’an… je t’aime c’est tout.

C’était vrai qu’il l’aimait. Ça se lisait dans ses yeux aussi clairement que sur un immense panneau publicitaire. Il l’adorait même ! Il se sentait capable de défoncer des murs à coups de tête si sa mère le lui demandait et surtout !… Surtout ! Malheur à qui oserait lui faire le moindre mal. Dans ses nombreux rêves chevaleresques, il volait régulièrement à son secours. Son préféré, c’était celui où il écrasait comme de vulgaires cancrelats une bonne demi-douzaine de loubards mal rasés portant comme armures des blousons de cuir noir et clouté. Montés sur d’énormes motos crachant les feux de l’enfer, les pauvres garçons n’avaient eu pour seul tort que de la regarder ! Pour ce sacrilège, il les forçait à se mettre à genou et par la force de son regard, à demander pardon d’avoir osé poser leurs vilains yeux sur sa maman, non, mais !

— Moi aussi je t’aime très fort, lui répondit-elle en le serrant dans ses bras avec tendresse. Allons ! Ton père nous attend… plus vite que ça petit voyou !

— D’accord m’an ! On fait la course !… Prêt ?… Partez ! 

Bien entendu, il la laissa gagner en faisant semblant de se prendre le pied dans le long tapis du couloir.

Légèrement essoufflée et les joues agréablement colorées, sa mère le traita gentiment de tricheur en lui offrant son plus joli sourire.

Après un dernier regard complice, elle alla s’asseoir aux côtés du « chef de famille » déjà confortablement installé, une tasse de café à la main.

Bel homme le père de Pierre. D’allure plutôt sportive avec en prime un visage souriant rehaussé d’un regard juste et doux. Tout le monde s’accordait pour dire que Pierre lui ressemblait trait pour trait, le garnement en était plutôt fier.

Les jambes joliment croisées, sa mère le regardait toujours en souriant.

Sa mère… sa mère, sa mère, sa mère !… Sa mère à lui tout seul ! Pierre se sentait capable de passer des milliers d’heures à répéter ce mot, rien que pour lui, rien que pour le plaisir de le prononcer, de l’entendre… sa mère… sa mère… une petite brune un peu boulotte certes, mais d’une beauté « à faire fondre la banquise » comme il aimait à le lui répéter très souvent.

— Oh lalaaa ! s’exclamait-elle toute rougissante. J’espère bien que non, petit fou ! Sinon nous serions bons pour nous faire greffer des nageoires… et les ours blancs ? Où iraient-ils s’ils n’avaient plus de glace pour gambader ?

Pierre profitait pleinement de cette chance d’avoir des parents aussi gentils, aussi attentionnés. Inutile de préciser non plus qu’en retour il les chérissait de toute son âme, mais…. pour l’instant et curieusement, ils le fixaient tous les deux avec un air amusé et… et aussi avec une nuance d’autre chose dans les yeux. Autre chose que Pierre n’arrivait pas à définir exactement. Ce dont il était certain, c’était que jamais il ne leur avait vu une expression aussi… bizarre.

— Pierre !… Le rappela à l’ordre son père. Tu rêves mon garçon. Allons ! Assieds-toi, nous avons à parler sérieusement tous les trois.

Suivant le conseil donné, Pierre s’assit sagement dans un fauteuil juste en face d’eux et prit, comme il se doit lorsque l’on est un garçon bien élevé, une mine souriante et attentive.

À peine installé qu’un léger malaise, une brume de confusion l’enveloppa sans qu’il puisse dire à quoi c’était dû… peut-être… peut-être tout simplement à l’anormale lourdeur qui régnait dans la pièce ? C’est vrai quoi, se dit-il. Qu’est-ce qu’il fait chaud ici… un vrai four !

— Pierre... tu sais… enfin tu n’es pas sans savoir que… demain… eh bien que demain est un jour… hum !… disons un jour extrêmement important pour toi n’est-ce pas ?… N’est-ce pas ?… Tu le sais ?…

Bah, bien sûr qu’il le savait. C’était le jour de SON treizième anniversaire ! Personne n’oublierait une date pareille ! Bien qu’excité comme un pou par l’imminence de cet événement, Pierre ne pouvait s’empêcher de trouver curieuse l’inhabituelle hésitation dont son père faisait preuve pour lui parler. De plus, l’expression maintenant carrément moqueuse que venaient de prendre les visages de ses deux parents n’était pas faite non plus pour le rassurer. Quelque chose ne tournait pas rond, pas rond du tout…

— Demain papa ?… répondit Pierre en se forçant à son meilleur sourire. Euh… bien sûr que je le sais...

— CLAC !

Pierre sursauta. Sans aucune raison apparente, son père venait de claquer violemment dans ses mains. Ses yeux se froncèrent et une lourde grimace d’agacement modifia totalement son visage. Une petite seconde encore et il sembla s’énerver pour de bon. Ses yeux, sa bouche et ses joues se déformèrent de nombreux tics nerveux qui le rendirent presque laid. Pour tout dire, jamais Pierre ne l’avait vu dans un état pareil. Le jeune garçon cherchait en vain quelle bêtise lui valait une telle palette de grimaces quand son attention fut irrésistiblement attirée vers les doigts de son père qui tambourinaient sur l’accoudoir du canapé. Le tambourinement s’accéléra. Il accéléra à tel point que Pierre n’arriva plus à suivre le mouvement des doigts paternels.

— Eh bien tant mieux Pierrot ! cria avec force son père en se levant d’un bond si formidable qu’il atterrit au milieu de la pièce, sur ses deux pieds et en plein sur la table basse du salon. Il se rassit tout aussi bizarrement, puisqu’après avoir pris un bon élan pour effectuer un extraordinaire triple saut arrière, il se retrouva confortablement assis à sa place. Tout cela sous le regard admiratif de sa femme. Pierre ne bougeait plus. Un filet de bave gouttait de sa bouche grande ouverte.

— Tant mieux Pierrot ! répéta son père en martelant ses mots. Tant mieux !… Tu dois savoir également que tout a une fin et que justement, demain, c’est le grand jour ! Le jour J !

Il tendit aussitôt un poing menaçant en direction de son fils. Pierre sursauta de nouveau, ferma la bouche, essuya son menton puis se tassa autant qu’il le put dans son fauteuil. Ces propos sans queues ni têtes, prononcés sur le ton d’une colère montante, l’étonnant geste de menace en totale contradiction avec le tempérament habituellement très doux de son père et puis enfin cet… ce… cet impossible numéro de gymnastique acrobatique ? Quelque chose ne collait pas. Cet entretien ne se passait pas du tout comme il l’avait prévu, c’est à dire, bien ! Son malaise se fit plus oppressant et sa poitrine se serra fortement autour de son cœur.

Tout à ses réflexions, Pierre releva une autre anomalie. Son père ne l’appelait jamais « Pierrot » ! Même lorsqu’il avait des reproches à lui faire, ce qui était extrêmement rare. Son père savait pertinemment que son fils détestait le surnom donné habituellement à tous les Pierre de la Terre. Et aussi, pourquoi avait-il tant insisté quand il avait lui avait dit que tout avait une fin ?… Tout quoi d’abord ? Et puis quelle fin ? De quoi parlait son père ? Drôle de façon pour annoncer une surprise ou l’habituel repas de famille offert à l’occasion de ses anniversaires. Non, non, non ! Tout ceci commençait à sentir bien mauvais et Pierre remuait dans sa bouche un arrière-goût métallique assez déplaisant… Et puis franchement, ces acrobaties, à quoi ça rimait ?

Son confortable fauteuil lui donnait maintenant la désagréable sensation de n’être assis que sur une vieille planche à clous. Il s’y sentait tout à fait mal à l’aise. À peine avait-il véritablement pris conscience, cette fois-ci, de l’infernale chaleur qui régnait dans le salon, que des dizaines de petites gouttes de sueur perlaient son front. Curieusement, ses mains, elles, choisirent plutôt l’option de bleuir en se glaçant inexorablement. Son esprit passa d’un coup à une impression encore plutôt saugrenue. Le temps. Le temps n’était plus le même. Il ne passait plus comme il l’avait toujours fait. Difficile de dire si l’entretien venait de commencer ou s’il durait depuis plusieurs heures voir plusieurs jours. Et les couleurs ! Les couleurs aussi semblaient avoir changé. Si on lui avait demandé celle de la tapisserie avant d’entrer dans le salon, il aurait répondu sans hésiter : blanc cassé ! Maintenant, il la voyait rouge... vif… curieux non ?… De même qu’il était certain d’avoir surpris, à l’instant, sur le visage de sa mère un… un rictus, enfin plutôt une furtive grimace de haine ?… Pierre, Pierre, Pierre ! Se regonfla-t-il. Tout va bien !… Tu es chez toi, dans ta maison, entouré de tes parents adorés… demain on fête ton treizième anniversaire, ÇA, c’est génial ! ÇA c’est du solide !…

— Ça roule ! murmura-t-il les yeux fermés sans pour autant réussir à contrôler le tremblement de ses mains. Tout va bien… tout va bien.

Quand même ! Comment ignorer ce sentiment nouveau, cette très nette sensation que certains objets du salon se déplaçaient dès qu’il en détournait les yeux ?… Là ! Sur le buffet du salon !… Était-il normal que son poisson rouge se balance en sifflotant sur le perchoir de la cage de la petite perruche dont sa mère s’était entichée ? Et l’oiseau, comment expliquer qu’il semblait tout à son aise au fond de l’aquarium de son bubule ?… Et surtout, pourquoi lui-même ne s’étonnait-il pas plus de ces… hallucinations ? Ses yeux quittèrent contre sa volonté l’incroyable scène du buffet pour se fixer de nouveau sur son père. Son père qui maintenant serrait dans ses mains un grand bol de soupe fumante. Sous le regard ahuri de Pierre, l’épais liquide se mit à frémir à gros bouillons en sifflant de grands jets de vapeur dans tous les sens. Pierre ouvrait et refermait la bouche sans pouvoir prononcer une seule parole. Son père ne semblait pas remarquer que sa soupe allait déborder... et surtout rien AH ! n’indiquait qu’il ressentait la moindre brûlure, c’était… impossible ! Bah oui, c’était impossible ! Pierre se rappelait parfaitement que c’était une tasse de café que son père dégustait… alors ?… c’était HOP ! quoi cette soupe ?… On n’allait pas lui la faire, il n’était pas né de la dernière pluie et ils allaient voir ce qu’ils... Bah ? Pourquoi sa mère le lorgnait à présent avec deux yeux tout ronds et aussi larges que des soucoupes ? Il avait un bouton sur le nez ou quoi ? YOUPI ! Elle ferait mieux d’arrêter de sucer son pouce, ça devenait agaçant, cent, cent un, cent deux, cent trois ! À son âge ! Une voix qu’il ne connaissait pas interrompit ses pensées. Cherchant à localiser son point d’origine, Pierre s’aperçut qu’elle sortait tout simplement de la bouche même de son père. Son père qui imitait à la perfection, la voix toute fluette d’une petite fille.

— PIERRE ! cria-t-il d’un ton suraigu. Sa voix redevint habituelle. Allons Pierre ! Pour revirer aussitôt dans les aiguës. Tu ne m’écoutes pas ! De nouveau elle devint grave et presque normale. Tu fais exprès de ne pas comprendre !

Un doute ! Un abominable doute s’insinua en lui. L’impression, la certitude de ne pas être à sa place dans cette pièce… dans cette maison, dans ce… au fait, où se situait donc sa maison ?… Bonne question à laquelle il lui était parfaitement impossible de répondre… Je ne sais pas où j’habite ! Bah… Fronçant les sourcils dans un terrible effort de concentration, Pierre sentit d’innombrables ooliooOOh ! autres devinettes du même genre se bousculer en attendant qu’il veuille bien les examiner. Il attrapa la première qui passa. Il se rappelait parfaitement qu’il avait de bonnes notes à l’école, mais… impossible… de mettre un nom sur aucun de ses profs… pas de noms et pas de visages ! Pourtant, ils devaient bien exister ces gens-là ? poils aux bras ! Et ses amis, ses camarades de classe ?… il voyait très nettement le visage à lunettes de son meilleur ami Paulo, mais les autres ?… Paulo tête de veau !... Tous les autres… rien, rien de rien !… Et puis son école ? Où se trouvait-elle son école ?… le noir ! Un immense trou noir pour seule et unique réponse… qu’est-ce que c’est que ce truc ? Je suis bien moi ? Et demain c’est MON anniversaire, nous serons donc… heu… non ! Nous serons plutôt… pas grave, c'est pas grave ! De toute façon aujourd’hui nous sommes… Non ! Je ne me rappelle même plus quel jour nous sommes !… Eh ? Attends un peu !… j’ai peut-être attrapé une espèce de maladie… un microbe terrible qui mangerait la mémoire, enfin un truc dans ce genre-là, tout le monde va l’attraper et… et ces choses n’existent pas ! Ben non, Léon ! J’ai douze ans, demain j’en aurai treize, ça c’est sûr de sûr ! Ces deux personnes sont ma maman et mon papa, bravo mon gars ! Ses mains applaudirent de satisfaction. Ma maman s’appelle… son râteau, sa pioche ? Les lèvres de Pierre tremblotèrent sous la montée de grosses larmes, mon… p… papa s’appelle ?… Je ne sais plus les prénoms de mes parents ! Tout se figea en lui, plus rien ne fonctionnait.

Après de longues secondes d’inexistence, il retrouva une respiration à peu près normale ainsi que le courage de regarder de nouveau dans la direction de son père pour constater que celui-ci était en train de fumer cinq cigarettes en même temps. Ça recommence ! C’est avec une immense stupeur qu’il vit aussi qu’une partie de la fumée lui ressortait par les oreilles !… Son père n’avait jamais fumé une seule cigarette de sa vie. Ça au moins, il se le rappelait parfaitement sans pour autant posséder quelque image d’un souvenir précis. C’était comme si cette certitude ne lui appartenait pas… comme si on lui avait installé ce renseignement dans un coin de sa tête…

Quoi qu’il en soit, son père n’ayant jamais fumé se retrouvait en train d’en griller cinq d’un coup juste devant lui.

— BON ! MAINTEANT, SUFFIT ! cria Pierre sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche. Un regain d’énergie lui gonfla Grosse citrouille ! les joues. Ce qu’il devait faire s’afficha en lettres de feu devant ses yeux. Il fallait IMPERATIVEMENT qu’il se lève… doucement… caaalmement… et qu’ilaillechercherdusecoursàtoutevitesse… un voisin… un passant… n’importe qui… VITE, viiiiiite ! Quelque chose de pas normal du tout se passait dans cette maison et comme ses parents donnaient l’impression de ne pas en être conscients et même plutôt d’en être les victimes ou bien carrément les complices, c’était donc à lui d’agir… Debout Commandant Pierre Coudray de la flotte intersidérale terrienne… oh ?!!!…  Malgré une énergique tentative pour se lever, Pierre n’arriva pas à se décoller d’un pouce de son fauteuil.

Bond » la d’bond » la, se dit-il. Y a pas d’raison !… HAN !!!… eeeeet HAAAN !!!… Son regard se décida un peu tardivement à chercher la cause de cette soudaine paralysie. Tout un réseau de fines cordelettes lui enserrait les bras et la taille. Tout Commandant qu’il était, il se retrouvait ligoté comme un saucisson dans son fauteuil et même pour être plus précis, à son fauteuil !

— … qui m’a attaché ?

Pierre se débattit comme un forcené. Peine perdue, les cordelettes semblaient deviner à l’avance chacune de ses manœuvres. Elles se déplaçaient ou se resserraient en conséquence. L’affolement gagnait et finit par le submerger. En état second, il aperçut, comme à travers une énorme loupe, le visage surdimensionné de sa mère qui se moquait de lui en imitant sa mine terrifiée. Ce fut pour lui comme un coup de poignard en plein cœur. Pas sa mère ! Pas sa mère !

Pendant ce temps, l’air de rien, son père avait coquinement mâchouillé ses cigarettes et les avait avalées toutes crues en déglutissant bruyamment. Préférant détourner son regard du triste spectacle qu’offrait le visage ricanant de sa mère, Pierre réussit à articuler quelques mots en fixant les brins de tabac accrochés aux lèvres de son père.

— Mais... Papa ?  

Tout s’embrouillait à vitesse grand V dans sa pauvre petite tête malmenée. Il fut pris d’une violente envie de vomir.

— PIERRE ! hurla son père. Tu n’es pas une toupie ! Mange en homme !

Souriant malicieusement comme si quelque chose l’amusa énormément, son père reprit en chantonnant.

— En homme… en homme… en homme, grenouille ! Puis d’un coup, sans que Pierre comprenne ce qu’il y avait de si drôle, son père éclata de rire. Un rire puissant et gargouillant, un vrai rire de fou. En homme, grenouille ! répéta-t-il entre deux hoquets. En homme-grenouille !… Ça, c’est creux alors ! 

À ses côtés, sans demander la permission, la mère de Pierre commença à s’élever doucement dans les airs. Laissant le canapé bien ancré au sol, elle flotta tranquillement vers le plafond du salon comme si cela lui était tout naturel. Pierre essaya aussitôt d’attirer l’attention de son père en bégayant lamentablement.

— Papa !… Ma… maman… tu as vu maman ? C’est…

Faisant comme s’il n’existait pas, son père s’efforçait de retenir d’effrayantes bouffées de rire.

Pendant ce temps-là, Bubule et la petite perruche s’étaient rejoints au centre du buffet. Aile dessus nageoire dessous, le couple entama, avec une petite voix sifflante pour l’un et glougloutante pour l’autre, les premiers accords « d’au clair de la lune ».

Toujours rigolard, son père tourna vivement la tête vers les deux bestioles.

— Couché sales bêtes !… Kssss ! Couché j’ai dit !

Aussitôt et sans discuter, ce qui aurait été un comble, Bubule retourna sur son perchoir et la perruche fit, après s’être envolée jusqu’au plafond, un magnifique saut de l’ange avant de plonger dans l’aquarium.

— Écoute Pierre !… continua son père en se tournant de son côté non sans avoir applaudi le magnifique plongeon de l’agile volatile. Tu sais très bien que demain est la nuit de ta treizième année et que c’est justement là que nous devons… mmfrrrr !… Que nous… ah ! Ah ! Ah !… Que nous devons… ah ! Ah ! Ah ! Oh ! Oh !… Que nous devons t’AAAAABANDONNER ! ! !… WOUAaaAArH ! AH ! AH !… tu… ah !… tu… wouah ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! Tu as signé le contrat comme nous, non ?

Là, sans plus aucunes retenues, il se mit à rire aux larmes en se donnant de grandes claques sur les cuisses comme s’il venait de raconter la meilleure blague du monde.

Pierre n’en croyait pas ses oreilles.

— Ahanhonné ?!!… Fut-ce qu’il parvint vaguement à bafouiller à travers le bâillon qui lui recouvrait entièrement la bouche… un bâillon ?… UN BÂILLON ! Trop c’était trop et soudain Pierre n’exista plus. Son être se divisa sur l’instant en de milliards de molécules toutes rondes qui s’élancèrent à une vitesse folle contre les murs du salon pour y rebondir sans fin. Pourtant, et c’est sans doute ce qui le sauva, lorsque deux de ces minuscules petites choses se rencontrèrent au hasard de leur sarabande et qu’elles prirent sur elles de faire un bout de chemin ensemble, cela suffit pour qu’en leur noyau central un mot se forme. Un mot venu du plus profond de leurs racines, maman ! Ce fut ce qui, semble-t-il, provoqua le début de la reconstitution du Pierre initial. En autant de temps qu’il n’avait fallu pour se séparer, toutes les autres, comme aimantées par ce tendre mot, se rassemblèrent en bon ordre autour des deux premières. Pierre retrouva immédiatement et son corps et la faculté de penser.

Il en profita aussitôt, dans un dernier espoir et toujours avec le mot maman résonnant dans tous les recoins de son être, il en profita pour lever les yeux vers cette dernière. Mais bon, décidément, plus aucune aide à attendre de ce côté-là. Sa mère marchait à présent à quatre pattes au plafond, la tête vers le bas, en aboyant comme une dingue après les quelques mouches qui tournoyaient inlassablement autour du lustre du salon. Pierre regarda de nouveau son père qui avait pris le parti de ne pas s’intéresser aux exploits de son épouse. Il essuyait ses larmes de rire avec une éponge en forme d’énorme gâteau d’anniversaire qu’il tordait ensuite pour l’essorer. À chaque fois, il répandait par terre une quantité d’eau qui aurait pu remplir plusieurs baignoires.

— Ouuuh ! Ben dis donc, quelle rigolade !… hoqueta-t-il en secouant vigoureusement l’une de ses mains. Ce qui provoqua un allongement extraordinaire de trois de ses doigts.

— Oui, bon, hum… alors, où en étions-nous ?… Ah ! Le navet ! Je disais donc que tu n’as vraiment pas à être surpris Pierre, c’était convenu comme ça depuis le fond du puits. On ne va…

Son père s’arrêta subitement. Il leva son index qui avait repris une taille plus normale, écarquilla les yeux et… péta ! Deux gros pets bien gras d’une puissance telle qu’ils avaient fait vibrer l’air en faisant s’écrouler à grand fracas une étagère pleine de bouquins.

— … ne pas revenir là-dessus ! continua-t-il en soufflant de soulagement. Une épaisse fumée verdâtre monta de dessous ses fesses et s’évacua également en grande quantité par le col ouvert de sa chemise. Elle s’attarda un moment dans ses cheveux lui donnant l’air d’un démon pris dans les feux de l’enfer. La fumée finit par s’arracher comme à regret de sa chevelure formant ainsi une incroyable couronne au-dessus de sa tête. Finalement elle monta rejoindre la mère de Pierre qui rigolait niaisement en s’éventant d’une main. La vilaine nappe de gaz verdâtre avait rapidement recouvert la totalité du plafond et avalé les trois pauvres mouches toujours tournoyantes. Touchées en plein vol par ce mortel poison, elles arrêtèrent là leur ronde abrutissante et piquèrent de la trompe vers le tapis du salon dans un ensemble parfait.

— DEMAIN ! le fit encore une fois sursauter son père alors que les trois mouches, percutant le sol, explosèrent en de toutes petites boules de feu crépitantes. Tu feras ta vaisselle et nous te roulerons comme prévu jusqu’à l’orphelinat… Ah ! J’oubliais ! SURTOUT ! N’essaie pas de protester Pierrot ! Sinon ça sera la peine maximale, PENDAISON APRÈS DEUX CENT SOIXANTE-DIX ANNÉES DE CACHOT !!! hurla-t-il comme un malade pour tirer de suite, une langue d’au moins un mètre de long. La langue prit sur elle de se balader un peu partout pendant deux ou trois secondes, semblant tâter l’air sans vraiment de but précis. Dans un abominable bruit de succion, elle s’enroula sur elle même pour réintégrer sa place habituelle. Dans le même temps, son père faisait mine de serrer une corde imaginaire autour de son cou. À la fin de sa pantomime, sa tête fit lentement un tour complet sur ses épaules dans d’insupportables craquements.

— CREEEEC !!!… CRAAAC !!!

C’est ce moment-là que Pierre choisit pour finir de perdre complètement les pédales. Il se mit à hurler sans plus de retenue à travers la muselière qui, comme par magie, venait de remplacer son bâillon.

— ABANDONNE ?… NON !… Vous n’avez pas le droit !!!… C’est interdit !… NOOOOON !!!

Sous le violent effort qu’il fit pour se lever, ses liens se transformèrent en élastiques. Cela lui permit de se tenir debout pendant quelques merveilleuses secondes avant d’être vigoureusement plaqué dans le fond de son fauteuil. Encouragé par sa mère, Pierre donna une deuxième secousse tout aussi puissante et réussit ainsi à libérer ses deux bras. Super Pierre ! Il en profita aussitôt pour écarter de ses grosses mains poilues, les objets qui passaient devant lui en flottant. Il ouvrit la bouche pour continuer à crier son désaccord, mais il n’en sortit qu’une petite bulle de couleur jaune citron. La bulle enfla jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de football puis se détacha pour vivre sa vie. Elle monta doucement rejoindre sa mère qui arrêta là ses acclamations pour regarder arriver cette intruse d’un air suspicieux. Elle n’avait pas l’air du tout d’accord pour partager son plafond. Rapide comme une tigresse, elle creva la bulle d’un coup d’ongle.

— PAF ! 

Le premier mot que Pierre avait voulu crier résonna dans la pièce.

— C’est interdit…

Pendant ce temps une autre bulle s’était envolée de ses lèvres, une autre et une autre encore. Sa mère se prenant au jeu les creva une par une en tirant la langue avec application.

— PAF ! d’abandonner...

Et ça continuait.

— PAF ! son enfant ! PAF ! Vous n’avez... PAF ! pas le droit !…

À présent sa mère se démenait comme une vraie folle.

— PAF ! Que vont... PAF ! dire les gens ?… PAF ! C’est interdit !… 

Pour Pierre, les petits pleurs du début s’étaient transformés en de grosses larmes de désespoir. Elles coulaient à flots sur ses joues pour goutter à grand fracas sur le plancher. Heureusement, le petit napperon de la table du salon qui passait par là en voletant les lui essuyait gentiment. Une fois bien gorgé, il partait à toute vitesse vers la cuisine, sans doute pour s’essorer au-dessus de l’évier puis il revenait telle une soucoupe volante. Mais malgré son courageux dévouement, Pierre avait de l’eau, enfin des larmes, au-dessus des chevilles et ça montait encore. Le napperon n’arrivait pas à tout éponger.

Étranglé par le chagrin, dérouté par la nappe d’eau qui lui arrivait maintenant aux genoux et malgré les rires déchaînés de ses parents, Pierre continuait faiblement à défendre sa cause. Cette fois-ci sans bulles, au grand désappointement de sa mère qui lui lança des carottes.

— Vous n’avez pas le droit… Aïe ! pas le droit !...

— Pierre ! Calme !… S’étant mêlé à la discussion sans y avoir été invité, le portemanteau de l’entrée le secouait gentiment par les épaules.

— Réveille-toi, oh... réveille-toi !

Juste derrière le portemanteau, une ronde lune pâle affichait une mine terriblement anxieuse et tendait un cou démesuré pour le fixer avec un regard effrayant…

5.04
Votre vote : Aucun(e) Moyenne : 5 (1 vote)

Commentaires

coline dé
Portrait de coline dé
Waouh, ça déménage !!! Je

Waouh, ça déménage !!! Je commençais à m'endormir   avec des bof  pour ronflements devant la description  superextramagiquangélique de la famille   de Pierre  mais la transformation à vue m'a scotchée à ma chaise ! Quelle imagination !  Quel sens  du  dramatique !

Bon, je continue à penser qu'il faudrait raccourcir, élaguer, resserrer...

N'empêche que je suis accrochée !

Réfléchir la vie : un joli projet d'écriture !

Pepito
Haaaaa !

Hello Pifouane,

 

A la fin de la première phrase, je me suis tout à coup aperçu que j'étais mort... asphyxié. ;-)

 
Du coup j'ai eu un peu de mal à suivre la suite. Désolé.
 
Bonne continuation.
 
Pepito
 
 

 

L’écriture est la science des ânes (adage populaire)

pifouone
Bonjour Lulu   Encore une

Bonjour Lulu

 

Encore une fois merci pour votre aide. Comme vous avez pu le remarquer, je ne suis très bon ni en orthographe, ni en ponctuation et ni en conjugaison. L'orthographe me barbe même si je ne nie évidemment pas son importance. J'ai déjà fait énomément de progrès (ce qui vous donne une idée de l'avant!). Pour la conjugaison, je n'ai aucune notion des temps et concordance de temps qu'il faut utiliser. La ponctuation, je l'utilise selon mes propres règles faute d'avoir jamais cherché les vraies. Il me faudrait fournir un important travail pour progresser et de mon point de vue, comme je suis quand même lisible, je n'en éprouve pas un besoin vicéral (faignantise). Mais je me connais. Je laisse reposer et ensuite je m'y mets quand même. Quand j'aurais le temps! J'ai des tonnes de choses à faire (comme tout le monde j'imagine). Au fait, pour les accents sur les majuscules, ben l'explication en est fort simple, je ne sais pas où se trouvent les touches.

Il n'était pas dans mon intention de tout faire corriger. Je souhaitais juste être lu et aidé de quelques commentaires me disant là c'est un peu lourd, ici ce n'est pas cohérent. J'ai tellement lu et relu que je ne vois même plus des fautes que je pourrais corriger moi même.

En ce qui concerne le fait de commenter, je me sens mal placé. A part donner un avis de modeste lecteur vous voyez bien qu'il m'est impossible de corriger. Je trouve tellement délicat de commenter que j'en ai un peu peur. J'ai pourtant déjà commencé sur "Le comptoir des lettres" mais à chaque fois je me sens un peu ridicule et je juge mes propos sans intérets. il n'y a qu'une chose que j'ai pu constater lors de ma toute récente confrontation avec d'autres personnes qui écrivent, c'est que tout ça est trés compliqué et délicat. En effet, comment faire comprendre à une personne que ce qu'elle écrit est illisible et en même temps lui dire que quelque soit la qualité du récit, je trouve toujours, toujours formidable l'idée de fond. Je trouve fantastique le pouvoir créatif que nous possédons quelque soit le talent que certain ont et que d'autres n'auront jamais. Tout le monde a le droit d'écrire! Certain sites sont d'une intransigence qui m'effraie un peu. Certaines personnes risquent sous certains commentaires implacables de laisser tomber. Tout ça me chagrine. Il faut aussi avouer qu'on ne sait pratiquement jamais à qui on a affaire. Un enfant de dix ans? Un grand-père? Un piplômé de grandes écoles? Difficile de ne pas gaffer. Bon je m'arrête là, faut que j'aille faire les courses.

 

A bientôt.

Didier

luluberlu
Portrait de luluberlu
Virgules inutiles qui cassent

Virgules inutiles qui cassent les phrases.

Il devait alors céder à cette pas belle bestiole(,) quatorze pièces !

Cette pénalité lui interdisait d’acheter au « Croc-mogol »(,) la clé permettant d’accéder au niveau supérieur du jeu.

arrivait à sauver in extremis(,) l’humanité toute entière.

Côté opposé à son lit-bureau(,) trônait sa chaîne hi-fi(,) deux fois cinquante watts.

Même, sur le conseil donné par un camarade, un beau matin(,) à la première heure(,) il fallut qu’il mouille abondamment ses cheveux puis qu’il enfile un gros bonnet de laine bien serré.

Hurla t-il comme un malade pour tirer de suite(,) une langue d’au moins un mètre de long.

Etc. Il y en a d'autres, c'est juste pour vous montrer au travers de qques exemples.

La virgule : http://www.colvir.net/services/etudiants/salf/theorie/virgule.html

Vous trouverez les liens dans les aides : http://ecriptoire.org/content/liens-utiles

par une étagère bondée de livres : bondée ne me parait être le bon mot.

Après la porte de sa chambre, un autre bureau : pourquoi après ? J'ai tout de suite pensé que c'était hors de la chambre. Il doit y avoir une autre façon de situer le bureau.

Et enfin, un gros coffre en bois débordant de jouets lui même blotti contre une armoire occupant le dernier coin de la pièce : une virgule après jouets.

ensemble et dans tous les sens, à revoir ! : un point après sens.

C’était vrai qu’il l’aimait : plutôt "c'est vrai".

lui ressemblait trait pour trait, le garnement en était plutôt fier : un point virgule à la place de la virgule ou un point.

Pierre se sentait capable de passer des milliers d’heures à répéter ce mot, rien que pour lui, rien que pour le plaisir de le prononcer : que, que. La phrase s'en trouve alourdie. Donc : Pierre se sentait capable de passer des milliers d’heures à répéter ce mot(,) rien que pour lui, (rien que) pour le plaisir de le prononcer…

Suivant le conseil donné, Pierre s’assied sagement dans un fauteuil juste en face d’eux et prit : cohérence des temps (s'assied ?).

A peine installé qu’un léger malaise, : A peine installé, un léger malaise,… De plus, on accentue les majuscules quand c'est nécessaire.

plusieurs heures voir plusieurs jours : voire. (http://www.cnrtl.fr/definition/voire)

Souriant malicieusement comme si quelque chose l’amusa énormément, son père reprit en chantonnant : l'amusait et : en fin de phrase.

 

Bon ! il n'a pas dû fumer que de la moquette le Pierre ? J'attends la suite (précision : je ne ferai pas le même travail à chaque fois, surtout s'il y a 400 pages).laugh C'est, jusqu'à maintenant une très bonne histoire. Il faudra mettre un titre identique pour tous les épisodes. On verra cela en correction.

 

Dernier point : participer (ne serait-ce qu’un peu) à la vie du site permettra de le faire connaitre, et donc, d’attirer de nouveaux auteurs/commentateurs. Il y a, me semble-t-il, un devoir de réciprocité… Mais peut-être suis-je naïf ? smiley

framato
Portrait de framato
2 ème partie

Bien meilleure que la première (je n'y avait pas été sensible en raison des apostrophes incessantes au lecteur qui m'avaient empêché d'y entrer) cette 2ème partie assez surréaliste m'a semblé fort bien écrite et me donne envie d'en savoir plus. La chute laisse toute place au suspens (comme dans un excellent feuilleton). Une agréable lecture... quoiqu'un rien inquiétante.

Vous devez vous connecter pour poster des commentaires