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Contraintes : le même jour à la même heure

Je ne me lasse pas d’observer la rue. Je la parcours régulièrement trois fois par semaine depuis deux ans et je vois encore des détails qui m’ont échappé durant ces années. En chemin je me répète des poèmes enfouis en moi à mon adolescence. Un petit exercice imaginé pour faire travailler ma mémoire, à la fraîcheur du matin, au calme absolu du lever du jour en attendant le bus scolaire.

Petit à petit mes souvenirs reviennent comme ces poèmes. Ils ressuscitent les émotions sans lesquelles je vivais avant. Qu’importe maintenant, je sais qu’ils ont échoué ! Ces « tueurs à gages » n’ont pas réussi à assassiner mes sentiments. Aujourd’hui je vois, j’entends, je respire, je sens et je suis conscient. Je ne suis plus absent ! Je suis Présent ! Une victoire, et de l’espoir !

Eva Kocmoc Psychiatre. C’est ma thérapeute ! Mon cœur se serre à chacune de mes visites quand je lis son nom peint maladroitement sur l’écran d’identification éteint depuis bien longtemps.

J’empoigne à deux mains le haut du portail pour le faire coulisser. Autrefois il s’ouvrait et se refermait miraculeusement. Les graviers s’entrechoquent à mon passage en alertant la sentinelle du docteur : Pully, un « chien » ! Je n’en avais jamais vu « en vrai » auparavant. Son apparence fut une réelle surprise pour ne pas dire un choc ! Il ondule vers moi sous un amas incroyable de poils. Le dessus de sa robe se compose de véritables « cordes » ! Cet être est un mystère que j’ai déchiffré à la longue avec mon affection. Cette « vie », cette agitation spontanée, heureuse, m’étonne, m’émeut. Je me revois figé par les aboiements, effrayé par la masse de poils sans yeux ! Juste un nez noir, une langue rose, des dents blanches !

La porte d’entrée ne ferme plus alors elle reste ouverte ! Je grimpe l’escalier.

— Sylvain c’est vous ?

 

 

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Commentaires

luluberlu
Portrait de luluberlu
J’aime bcp. Une écriture

J’aime bcp. Une écriture vive, alerte, qui donne envie de lire la suite.

 

remarques :

« Les graviers s’entrechoquent à mon passage, en alertant la sentinelle du docteur » : virgule en trop.

« Cette “vie”, cette agitation spontanée, heureuse m’étonnent m’émeuvent. » : itou et verbes.

Je vais passer un coup de correcteur. J'ai raté des trucs (ou bien j'ai oublié de le corriger).

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