Mon enfant tu dessines
Sur une ardoise noire
Tes rêves et tes espoirs.
Là-haut sur la colline
Une maison fleurie
Entourée de prairie.
Tandis que je regarde
Ce tableau à la craie
Que tu vas effacer,
J’ai l’esprit qui s’égare
Et je constate, amère,
Que tout est éphémère.
Le chemin du futur
Est tracé à la craie,
Il s’efface à mesure
Que tu l’as emprunté.
Il en est de la vie
Comme de ton dessin,
Demain ne laisse rien.
Hier est bien fini,
Profite mon enfant,
Profite du présent.
Vers ton rêve douillet
Pour toi je tracerai
Une ébauche à la craie,
Tu pourras gribouiller
Cette ligne de vie
Au gré de tes envies.
Le chemin du futur
Est tracé à la craie
Il s’efface à mesure
Que tu l’as emprunté.
S’il ruisselle demain,
Quelques larmes de pluie
Sur ta jolie prairie
Je laisse entre tes mains
Des bâtonnets pastel
Aux couleurs d’arc-en-ciel.
Mais surtout n’oublie pas,
Sur ce sentier fragile
Au tracé malhabile
Il n’est pas de retour.
Profite mon amour…
Commentaires
Croisic, plume, luluberlu, d'être venus faire un saut sur mon chemin de craie.
que je vais lire à mes deux petites-filles qui seront sensibles
à ces images même si le texte reste un peu "fermé" pour elles, mais peu importe
les mots tracent leur chemin et ouvrent une voie.
Merci.
Belle métaphore, ce chemin de craie : " il s'efface à mesure que tu l'as emprunté"
"sur ce sentier fragile… il n'est pas de retour"
Poétique réflexion sur la fuite du temps et l'urgence de vivre chaque instant.
Profite mon amour ! C"est bien cela que j'ai envie de dire à mes petits enfants.
(Et aux plus grands…)
Joli poème. Je me suis baladé avec délice sur ce chemin crayeux. Constat, amertume, espoir et tendresse.
Mon tercet préféré :
« Je laisse entre tes mains
Des bâtonnets pastel
Aux couleurs d’arc-en-ciel. »
Ma lecture a juste achoppé sur : « Hier est bien fini, »
J’aurais, pour une question de fluidité, remplacé « bien » par « déjà ».